Les 5 points clés pour réussir son premier Bilan Carbone

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Les 5 points clés pour réussir son premier Bilan Carbone

Poussés par votre chaîne de valeur (notamment vos clients), vos partenaires financiers (investisseurs ou banquiers), vos collaborateurs ?
Ou tout simplement convaincus qu’il est nécessaire d’agir pour le climat, de décarboner votre activité ?
Et que votre modèle d’entreprise en sortira renforcé ?
Vous vous lancez dans la démarche Bilan Carbone. Il s’agit d’une démarche d’amélioration continue de la mesure de votre empreinte carbone, de l’identification de vos dépendances et opportunités, et des actions à mettre en place.

Comment “réussir” votre premier Bilan Carbone ? Voici quelques conseils simples et pragmatiques pour vous mettre dans la bonne dynamique !

1. Comprendre le fonctionnement du bilan Carbone

Le Bilan Carbone mesure l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre dont dépend l’activité de l’entreprise. On s’attache donc ici à recenser et calculer tous les flux physiques nécessaires à l’activité de l’entreprise. (lien différence entre Bilan Carbone, Empreinte carbone individuel et inventaire national).

Pour recenser les flux physiques, il convient de réaliser une cartographie des flux. Celle-ci permet de recenser tous les flux physiques nécessaires à la réalisation de l’activité de l’entreprise tout au long de sa chaîne de valeur. Au-delà de son utilité pour réaliser le calcul du bilan carbone, cette cartographie est aussi utile pour :

  • Identifier les dépendances vis-à-vis de fournisseurs, sites, modes de transport, sous-traitants, etc.
  • Comprendre, après calcul, où se situent les émissions

La cartographie permet ainsi d’identifier les flux physiques pour lesquels il sera nécessaire de collecter des données d’activité. Celles-ci reflètent la réalité physique de l’activité. Ce sont des litres de carburant, des kWh d’électricité, des masses / kg de matière, des km parcourus, des tonnes.km de fret, etc.

La première collecte de données d’activité est un exercice qui peut être fastidieux. Il est très important de pouvoir identifier comment améliorer cette collecte dans le temps, année après année, par des leviers organisationnels :

  • évolution des processus (demander une information à un fournisseur ou transporteur)
  • évolution data / si (rajouter un champ “masse” ou “km” dans son ERP)
  • évolution du pilotage (intégrer le suivi des données physiques dans le dispositif de suivi. Ex : poids des matières par type de matières (acier, aluminium, plastique ; vierge vs. recyclé))

Chaque donnée d’activité est à multiplier par un facteur d’émission, la quantité de CO2e nécessaire pour produire ce flux physique.
Il peut être un facteur d’émission physique (kg CO2e / kg ; kg CO2e / litres ; kg CO2e / kWh ; kg CO2e / km, etc.), plus précis, ou monétaire (kg CO2e / k€).

Le Bilan Carbone est un processus d’amélioration continue. Il est donc important c’est d’avoir des méthodes stables dans le temps, pour affiner les méthodes et non en changer. Cela assurera, à iso périmètre, la comparabilité des résultats d’une année sur l’autre.

2. Identifier les postes significatifs pour démarrer

Le principe du “20-80” (Loi de Pareto) est une boussole tout au long de votre premier bilan carbone.
Dès la cartographie des flux et la collecte, identifiez d’abord ce qui peut être facilement recensé à 100%. Pour ce qui ne peut l’être, identifiez les 20% qui vont représenter 80% des volumes.

Ce principe s’applique à la fois pour vos données d’activité et les filtres que l’on peut appliquer (vision par produit, par fournisseur, par marché géographique, etc.)

Postes majeurs dans les résultats et les leviers

our lutter contre le dérèglement climatique, chaque tonne réduite compte.
Pour définir la trajectoire de décarbonation la plus ambitieuse, identifier les postes majeurs permet de voir vite où les enjeux et les impacts possibles sont les plus élevés.

Une matrice “émissions de CO2e” x “capacité d’actions sur le poste” (disposons nous de marges de manœuvre et de leviers d’actions ?), permettra de faire émerger 4 catégories de postes :

  • Faible poids en CO2e et faible capacité d’action : moins prioritaire
  • Faible poids en CO2e et forte capacité d’action : à considérer pour initier une démarche valorisante
  • Fort poids en CO2e et faible capacité d’action : à considérer comme chantier long terme pour agir progressivement sur la capacité d’action
  • Fort poids en CO2e et forte capacité d’action : chantier prioritaire

Précision des données

Allez préciser les données où le poids est élevé et / ou la capacité d’action est forte permettra de mieux suivre les plans d’actions et leurs résultats. Pour préciser les données, voici des axes (non exhaustifs) à considérer :

  • Avoir une vision par fournisseur / client, permettant de valoriser les actions à mener sur un type de fournisseurs
  • Localiser l’origine de production, indépendamment du fournisseur, pour préciser le facteur d’émission
  • Avoir une vision par marché géographique aval (notamment pour comptabiliser l’utilisation du produit)
  • Détailler les données en fonction des types d’activité ou gammes de produits

Tous ces éléments permettront de faire le lien entre la stratégie de l’entreprise et la stratégie de décarbonation. Il sera dès lors plus “aisé” de considérer des leviers ambitieux et stratégiques de décarbonation, facteurs de transformation de l’entreprise : prioriser une gamme de produit moins émissive, favoriser un marché d’usage avec un mix énergétique moins carboné, etc.

3. Engager vos collaborateurs et vos partenaires 

Quand et comment engager vos collaborateurs ?

Dès le début

Commencez par une sensibilisation aux enjeux environnementaux et climatiques (fresque du climat, limites planétaires), au fonctionnement du bilan carbone (cf. partie 1), aux engagements des états et entreprises (SNBC, Stratégie Nationale Bas Carbone, lien à insérer, SBTi, lien à insérer), aux ordres de grandeur (1 tonne d’acier, 1km de train vs. 1km de voiture, mix électriques pays…), aux enjeux de votre chaîne de valeur (notamment vos parties -prenantes clients et fournisseurs).

Ce point de départ permettra à vos collaborateurs de mieux comprendre le sens global de la démarche. Ainsi que le sens qu’ils pourront y trouver plus personnellement (”faire ma part climatique”, “sécuriser mes ventes”, “améliorer ma relation avec mes fournisseurs”, etc.).

Progressivement

Partagez à différentes étapes les avancées et les problématiques qui se posent (lancement, partage des résultats, plans d’actions, restitution de la trajectoire, suivi des plans d’actions, etc.).

Pour travailler sur les plans d’actions, mobilisez des experts / sachants qui ont un pouvoir de décision et d’actions (ex : des acheteurs qui pourront influer la politique d’achat de l’entreprise) et aussi des volontaires qui souhaitent s’impliquer et ne connaissent pas forcément bien le sujet. Cela permet de donner de l’énergie à votre démarche et d’ouvrir les idées vers davantage de créativité.

Positivement

Valorisez les petits pas, les engagements, les tonnes de CO2e réduites, au sein de votre organisation par vos collaborateurs, et au sein de votre chaîne de valeur (c’est un point moins intuitif mais cela motive aussi les collaborateurs de voir l’engagement de leurs parties-prenantes).

4. Ne pas négliger la trajectoire et le plan d’actions

Lors d’un premier Bilan carbone, il est fréquent que l’énergie mobilisée pendant la collecte s’épuise quelque peu au moment d’établir la trajectoire et le plan d’actions. Et pourtant, l’enjeu majeur est de se mettre en mouvement pour réduire son empreinte carbone.

Trouver des leviers pour redonner de l’énergie et de l’envie au moment de travailler les plans d’actions est ainsi un enjeu à ne pas sous-estimer.

Nous recommandons à la fois :

  • de privilégier des actions concrètes, pilotables avec des gains chiffrables en CO2e (exemple : privilégier le train à la voiture sur des trajets identifiés, le fret maritime au fret aérien sur des routes définies, augmenter la part de matière recyclée de X%)
  • de se donner des ambitions / objectifs moyen terme (2030) pour ce qui ne peut pas être encore chiffrée (exemple : mettre en place une politique d’achat responsable et engager ses fournisseurs. Cette action ne peut pas toujours être chiffrée précisément. Néanmoins il est possible de se fixer un objectif moyen terme de réduction de X% des émissions associées.)

Concrètement, compilez vos actions dans un fichier de suivi (Excel par exemple, ou voter outil SaaS Carbone), avec responsable, jalons, et objectifs de réductions.

5. Ne pensez pas qu’au Carbone !

Utilisez cet exercice pour vous poser de bonnes questions :

  • Quelles sont les autres externalités environnementales : l’eau, les ressources en matière, la pollution, la biodiversité, etc. Il est souvent pertinent de compléter son premier bilan carbone par une analyse du cycle de vie d’un produit ou service, celui qui représente le mieux l’activité de l’entreprise (par son chiffre d’affaires, ses caractéristiques techniques, ses externalités, son potentiel futur, etc.). Découvrez nos accompagnements pour vous aider à mesurer l’empreinte environnementale de vos produits.
  • Confrontez vos résultats à la stratégie RSE (notamment social et gouvernance) de votre entreprise. Les leviers de décarbonation soutiennent-elles ou sont-elles compatibles avec les autres priorités RSE ?
  • Gardez la boussole du sens : quel est le sens de mon activité, sa raison d’être ? Ma tonne de carbone est-elle bien utilisée ? quelle valeur sociétale a-t-elle ?

Référencés BPI Diag Décarbon’action, pacte PME, les équipes CorpoKarma, sauront vous accompagner, non seulement dans votre premier bilan carbone mais surtout dans votre montée en compétences régulière sur le climat, jusqu’à une stratégie bas carbone ambitieuse et diffuse dans votre organisation.

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