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L’audit RH
un outil stratégique pour initier la transition des compétences

Une nouvelle ère pour la RSE
Opportunité ou recul ?
La transition écologique et sociale transforme profondément le monde professionnel. Les entreprises, confrontées à des évolutions réglementaires, des attentes croissantes des consommateurs et des contraintes d’approvisionnement, doivent s’adapter à des environnements plus incertains et limités en ressources. Ces changements redessinent les contours des métiers, avec une tendance clé : plutôt que de créer de nouveaux postes, il est essentiel de faire évoluer les compétences au sein des métiers existants.
La formation professionnelle :
un levier sous-exploité
D’après une étude du Shift Project, 91 % des entreprises reconnaissent leur rôle dans l’évolution des compétences nécessaires à la transition écologique. Pourtant, 70 % d’entre elles n’ont pas encore identifié leurs besoins en formation liés à ces enjeux, ce qui limite leur capacité à passer de la sensibilisation à une transformation concrète des expertises métiers. Cette lacune est d’autant plus frappante que les salariés montrent une forte volonté d’agir : selon une enquête menée par Bartle, Birdeo et l’ESSEC, 96 % des actifs estiment que leur métier est concerné par les enjeux de durabilité, et 62 % souhaitent se former davantage sur ces thématiques.
Des initiatives comme la Climate School d’AXA montrent qu’il est possible de sensibiliser massivement les collaborateurs tout en leur fournissant des outils concrets pour intégrer les enjeux environnementaux dans leurs métiers. Par exemple, AXA propose un programme structuré autour de quatre étapes : apprendre la science, repenser le business, s’engager pour changer et transformer.
L’audit RH : une démarche structurée
pour répondre aux défis
Pour accompagner efficacement la transition des compétences, il est indispensable de commencer par un audit RH. Cet outil permet de dresser un diagnostic précis des compétences actuelles et des besoins futurs. Il repose sur trois axes principaux :
- Analyser les transformations sectorielles : Comprendre les mutations en cours (comme la décarbonation ou l’économie circulaire) afin d’anticiper leurs impacts sur les métiers. Par exemple, le Shift Project recommande aux ingénieurs de revoir leur manière de concevoir et produire selon le principe « primum non nocere » (d’abord, ne pas nuire).
- Identifier les écarts de compétences : Évaluer les compétences actuelles par rapport aux exigences futures et au plan stratégique de l’entreprise pour adapter les métiers et intégrer durablement les enjeux environnementaux dans la culture d’entreprise. On pourra notamment se baser sur les travaux réalisés dans le cadre d’une analyse de double matérialité.
- Déployer une stratégie proactive : Combiner montée en compétences internes (via un Plan de Développement des Compétences) et recrutements ciblés pour répondre aux besoins émergents.
La transformation durable : une évolution des compétences
au cœur des métiers
La transition durable impose une refonte des compétences au sein des entreprises, non seulement pour les métiers émergents liés à la durabilité, mais aussi pour les fonctions traditionnelles. Selon le Référentiel des Compétences Durables d’EcoLearn, il est crucial d’identifier et de développer des savoirs, savoir-faire et savoir-être adaptés aux enjeux actuels. Ces compétences incluent la gestion efficace des ressources, l’innovation responsable, la maîtrise des normes environnementales et l’intégration des principes d’économie circulaire dans les processus métiers .
Comme pour la transformation digitale, où les compétences numériques sont devenues incontournables, la transformation durable nécessite une montée en compétences transverses.
La transition écologique touche toutes les fonctions au sein des entreprises. Voici quelques exemples concrets :
- La fonction achats doit développer des compétences en achats responsables, en intégrant les principes de l’économie circulaire (5R : Refuser, Réduire, Réutiliser, Réparer, Recycler) et en adoptant une approche basée sur le cycle de vie et le coût global.
- La fonction R&D et design doit renforcer sa maîtrise de l’écoconception, en intégrant les aspects environnementaux dès la conception des produits et services. Cela inclut l’analyse du cycle de vie, l’utilisation de matériaux durables et l’optimisation des processus pour réduire les impacts environnementaux tout au long du cycle de vie des produits.
- Les fonctions supports doivent s’approprier les outils de comptabilité carbone et maîtriser les exigences de la directive européenne CSRD. Cela implique la réalisation régulière d’un bilan carbone couvrant les scopes 1, 2 et 3, ainsi que la mise en œuvre d’actions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre
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